LA FEMME MYSTERIEUSE
Ii y a longtemps, très longtemps, vivait sur cette terre une femme nommée Manambé, Yeux, trois gros yeux rouges.
C’était une femme considérable. Ses membres passaient pour des troncs d’arbres. Elle avait une haute taille démesurément volumineuse, avec, sur sa poitrine, en guise de mamelles, deux énormes sacs à lait. Quand elle marchait, la terre gémissait sous ses pas. Son allure était effrayante. Autour de sa tête, grosse comme un tonneau, au centre du front et sur chaque tempe pétillaient trois yeux, trois vrais phares disposés à tout voir, même ce qui était invisible à l’œil humain. Cette faculté lui donné une grande supériorité sur toute autre créature.
Manambé avait une multitude de filles, belles et plu- charmantes les unes que les autres, d’une beauté et d’une charmes inimaginables ; On voyait donc ses enfants, mais personne ne connaissais son mari. Or cet homme, un monstre exécrable, vivait au sein d’une forêt sombre.
La mystérieuse femme, comme on peut croire, n’appartenait pas à ce monde. Aussi méprisait-elle toute personne de constitution différente de la sienne. Elle détestait même ses propres enfants et chassait tous les hommes qui, par amour essayaient de l’aborder pour lui parler d’elles. Elle écrasais tous les obstinés qui ne cessaient, malgré ses rebuffades, de l’importuner au sujets des filles. Quelque temps, quel mépris! Tout évitait et la mère et les enfants.
Les filles de ce monstre de femme grandirent de plus en plus belles à vous rendre fou,
Mais plus personne ne cherchait à les approcher, encore moins à leur parler. Déconcertées par cette indifférence populaire, elles se réunirent et décidèrent leur mère pour pouvoir mettre fin à la sournoise discrimination dont elles étais l’objet.
Malgré l’hostilité de la mère, une des filles continuait de fréquenter un jeune chasseur du village. Elles complotèrent toutes avec ce garçon pour qu’il tuât la mégère. Elles lui indiquèrent les heures auxquelles la mystérieuse femme se rendait dans les bois et le chargèrent de tirer sur elle. Un soir, en effet, le jeune homme se cacha dans la forêt, guettant le passage de Manambé. Quelques instants plus tard, elle apparut. Le chasseur apprête son fusil. La femme approche. Il vise. Subitement, il lui loge trois balles dans le cœur. Mais elle n’est pas ébranlée. Elle cherche plutôt la provenance des coups et ordonne on ne sait à qui le châtiment à mort du téméraire.
Les filles apprirent l’évènement et furent saisies d’affliction. Elles ne désarmèrent pas. Quelques jours après, l’une d’elles alla voir leur mère et de la façon la plus subtile, elle lui demanda ce qui faisait sa puissance. Et elle la mystérieuse femme lui dit, avec une fierté qui allait lui être fatale, que s’était un oiseau, un petit hibou blotti dans le ventre d’un roco au cœur de la forêt. La jeune fille apprit également que l’oisillon ne sortait qu’à minuit pour commander ses volontés au ciel et à terre.
La fille retint soigneusement tout cela. Elle se rendit compte que le hibou une fois maîtrisé, sa mère serait réduite à l’impuissance et succomberait aisément à toute entreprise d’assassinat.
Elle fit réunir encore ses sœurs et un groupe de leurs amant ;elle leur livra le secret. Les hommes choisirent un jour, allèrent sous l’arbre, saisirent l’oiseau et l’étranglèrent vite. La mégère sentit aussitôt ses forces diminuer, mais avant d’être attaquée, elle se sauva en s’envolant bien haut dans le ciel suivit d’un bon nombre de ses enfants.
Mais la majorité de ses filles étaient restées sur la terre et c’est de leur union avec les hommes terrestres que nous descendons tous
D’aucuns prétendent que c’est Manambé et ses enfants la lune et ses étoiles qui, des profondeurs du ciel, ne cessent, jusqu’à ce jour, de nous regarder de temps en temps, nous en voulant et se préparant pour une grande vengeance eternel et ce jour là sera la fin du monde ?
DODO
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